Mais si le Vignemale est si cher au coeur des pyrénéistes, c'est aussi parcequ'il s'agit du premier massif glaciaire des Pyrénées, non par la surface de ses glaciers (il est en effet dépassé en cela par le massif de la Maladetta-Aneto), mais par leurs caractéristiques.

                   En effet, de nombreuses formations glaciaires sont représentées ici à titre unique au niveau pyrénéen: glacier de fond de vallée (Glacier des Oulettes), glacier suspendu avec chute de séracs (Glacier du Petit Vignemale), et glacier de langue (Glacier d'Ossoue).
 
 

                   Il présente une surface de glace bleutée et une moraine. Il est un peu plus grand que son voisin immédiat à l'W (non détaillé dans ce chapitre). je n'ai jamais pu y distinguer de crevasses.

                    C'est le premier glacier que l'on aperçoit dans la paroi du Vignemale depuis le Lac de Gaube, et il frappe les esprits. De surface et d'extension (actuelle) réduites, il n'en possède pas moins un charme certain, peut-être parceque ce type de glaciers est rare sous nos latitudes, ou tout simplement parcequ'il est beau...

                    Ce glacier est en fait constitué de deux parties qu'il convient de distinguer: le glacier suspendu se déverse en effet dans un autre glacier qui s'abrite au pied des falaises.

                    Cette seconde partie du Glacier du Petit Vignemale est en très net recul, et occupe la moitié de la superficie que lui attribuent les cartes IGN. En effet, toute la partie située à proximité de la Hourquette d'Ossoue a définitivement disparu, et sa partie inférieure qui se jetait (timidement, il est vrai) dans le Glacier  des Oulettes qu'il domine s'est considérablement amoindrie. Ce glacier présente néanmoins encore de nombreuses crevasses.
 

                    Son altitude très élevée et son exposition n'arrivent pas à lui donner les conditions nécessaires à une bonne extension, et sa taille est modeste. Il est cependant actif, comme en témoigne un cirque morainique récent, et les quelques crevasses qui rident sa surface de glace vive. Il est alimenté par deux couloirs de neige et de glace.
 

                   Cependant, c'est la seule trace qui diffère de la roche dans cette grandiose face S, de 1500 m de haut. De petites moraines sont néanmoins présentes, mais ces plaques de glace sont en cours de fusion ultime (je pense que d'ici 10 ans, elles auront disparu). J'ai pu les observer depuis le Pic de Tendenera, aux jumelles.
 

                   Je dispose malheureusement de très peu d'informations sur ce glacier.

                   Je m'explique. Il s'agit d'un glacier accroché dans des pentes raides, et on peut le considérer en deux parties. La partie "inférieure" est sur un "replat", et sa partie supérieure se trouve perchée sur une dalle de calcaire, avec une inclinaison remarquable (>40-45°). Ainsi, la neige qui s'accumule pendant l'hiver au niveau du glacier "supérieur" s'écoule pendant tout l'été (surtout de fin-juin à mi-août) sous la forme d'une impressionnante chute de séracs et alimente ainsi le glacier inférieur.

                   Je ne puis par contre affirmer qu'il y ait de la glace véritable au niveau du glacier supérieur, mais les épaisseurs de neige qui s'y accumulent sont considérables (plus de 20 m).

                    Ce jeu de séracs et les avalanches cataclismiques qui s'abatent là en hiver donnent naissance au "Pont de Neige" situé 1000 m plus bas, et qui conserve "normalement" de la neige en permanence (sauf en 1999...). De même, le ravin du Montferrat qui draine ces avalanches reste empli de neige toute la saison (accumulation > 30m !).

                      La partie inférieure de ce glacier conserve des crevasses.