C'est la dernière barrière de Hautes Montagnes vers le Sud, et elle est très bien individualisée. Elle frappe le regard depuis le Vignemale, d'où on aperçoit ses petits glaciers résisuels, mais surtout depuis la route du Col du Pourtalet, en descendant en Espagne, d'où elle acquiert une majesté légitime.

                   Il s'agit d'un massif extrêmement sauvage, à l'exception du site de la station de ski de Panticosa, récemment agrandie. Les voies d'accès sont rares (sauf piste de la station de ski), et il faut, par le N, partir du village de Panticosa (1200) pour réaliser l'ascension du sommet: le Pic de Tendenera (2853).

                   Dans ce secteur extrêmement minéral, les deux petits glaciers abrités par son flanc N tranchent sur les paysages de prairies et surtout de chaos rocheux. Le Cirque de Ripera est un site fantastique et fait 900 m de profondeur pour plus de 3 km de développement.

                   Les nombreux couloirs qui entaillent ces falaises inaccessibles (sauf par les agiles isards) engendrent bon nombre d'avalanches, et il n'est pas rare de trouver, même à la fin du mois de septembre, un névé au creux des couloirs, à moins de 2000 m d'altitude. De plus, de nombreux névés restent accrochés aux flancs de cette cordillère, mais seuls deux glaciers subsistent.
 

                   En partie recouvert par les rochers, quelques rus circulent à sa surface, et il s'écoule au pied de la Brêche de Tendenera, engendrant une poignée de crevasses. Dans sa partie inférieure, il faut chercher la glace sous 30 cm de roches.

                   Malgré sa taille réduite, il présente quelques (petites) crevasses dans sa partie supérieure, se trouve dans un cirque barré par de puissantes moraines, et présente des moulins assez profonds dont le bruit sourd est caractéristique et qui étonne lorsqu'on s'en approche.